@ Martin 57
Dans votre § 14 n’établiriez-vous pas involontairement une confusion entre gains de productivité et gains de gestion ?
Le gain de productivité consiste effectivement, comme vous le décrivez, à produire dans un temps moindre la même quantité de produits qu’avant, à qualité identique. Je ne sais pas ce qu’il en est actuellement mais à l’époque où j’étais en activité il était admis que, bon an mal an, l’industrie française réalisait chaque année 3% de gains de productivité par rapport à l’année antérieure, grâce notamment à ses investissements.
Ces gains de productivité, dont une partie est récupérée par le client à travers les renégociations de contrats, n’ont pas suffit à amortir le coût des 35 heures. C’est pour cela que nous nous sommes brutalement retrouvés alors en douze ou treizième position européenne.
Ce sont en réalité les gains de gestion qui, progressivement, ont permis de grignoter …… une partie seulement …… du terrain perdu.
Comment ?
En s’attaquant à la NON QUALITÉ, dont il était admis que dans le secteur concurrentiel [*] elle pouvait avoisiner seize à dix huit pourcent du chiffre d’affaires : réunions inutiles, listings informatiques sans intérêt, déplacements discutables, coups de téléphone inutiles [voire personnels], gestion des stocks aléatoire, contrôles inutiles, politique d’approvisionnement mal maîtrisée, remise en cause de vieilles habitudes, externalisation [**] de certaines fonctions, etc ……
Le problème avec la non qualité, c’est que l’on doit s’y attaquer en permanence. Le combat n’est jamais gagné une fois pour toutes. Elle renaît sous les formes les plus diverses, et parfois même avec de louables intentions, notamment lorsque pour gagner six sous à un endroit on en dépense dix de plus ailleurs pour réaliser une fausse économie.
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[*] à noter au passage qu’il était également admis que dans le secteur NON CONCURRENTIEL cette non qualité tourne autours de 45% du budget alloué. Les gouvernements successifs sont assis sur un confortable matelas en matière de gains de gestion à réaliser mais, en partie par paresse intellectuelle et en partie par intérêt, ils préfèrent augmenter les impôts, …… ou faire en la matière du crédit différé !
[**] à ne pas confondre avec délocalisation.
